Les insectes exotiques profitent de déséquilibres écologiques créés par l'homme.
Le moustique tigre, vecteur de la dengue et du chikungunya, est arrivé chez nous en 2004
Ils sont de retour avec les beaux jours: moustique tigre, charançon
rouge, frelon asiatique ou mineuse du marronnier sortent de leur torpeur
hivernale pour s’attaquer les uns aux ruches, les autres aux palmiers
ou aux marronniers. Mais ces insectes venus des quatre coins du monde ne
sont pas mus par de mauvaises intentions: ils profitent des
déséquilibres écologiques provoqués par l’homme.
«L’arrivée du moustique tigre sur le pourtour méditerranéen coïnciderait avec les phases de démoustication, explique Arnaud Horellou,
expert entomologiste pour le Service du patrimoine naturel au Muséum
national d'Histoire naturelle. En réduisant la densité de moustiques
autochtones, on a créé une brèche écologique qui lui a permis de
s’installer.» La présence d’arbres importés, comme le palmier, favorise
aussi l’arrivée d’espèces exotiques: «En métropole,
le charançon rouge
ravage uniquement les palmiers, qui sont des plantes ornementales
exotiques. Il n’a donc aucun impact sur les écosystèmes locaux», précise
l’entomologiste. Même phénomène pour le marronnier, importé en Europe
au XVIIe siècle pour orner les avenues des villes, qui restait isolé de
son écosystème naturel
jusqu’à ce que la mineuse le rattrape.
«Le fait d’amener des espèces exogènes créé un déséquilibre et une
nouvelle niche écologique dans laquelle les insectes peuvent
s’installer», poursuit Arnaud Horellou.