Diversité florale en villeUn apiculteur amateur, salarié de l'entreprise, va aider Maya et ses quelque 100 000 amies à emménager, à mi-chemin entre la Garonne et le Canal du Midi. « Il y a un côté retour à la nature : voir une colonie d'abeilles se développer ça intéresse les gens. Depuis que ce projet a vu le jour, des collègues avec qui je ne parlais pas particulièrement sont venus me voir pour en discuter. Cela crée de la convivialité », témoigne Sylvain Terron. Au-delà du lien social au sein d'une entreprise, leur présence joue un rôle de sentinelle. Pour les apiculteurs de Midi-Pyrénées, partenaires de l'opération, l'enjeu est avant tout de sauver le processus de pollinisation, mis à mal par la mortalité des abeilles. « Ces installations en ville sont là pour donner un signal d'alerte, la finalité n'est pas de déserter les campagnes », relève Olivier Fernandez, leur président. Un message entendu dès 2008 par Blagnac, première commune de la région à avoir installé des ruches dans son parc du Ritouret. « Nous avons fait analyser le miel, cela nous a permis de voir qu'il y avait une diversité florale sur notre territoire, davantage que dans un miel de montagne. Cela montre qu'il y a dans certaines zones rurales un appauvrissement dû à la monoculture et à l'utilisation de pesticides. Avant même d'installer nos ruches, les abeilles avaient colonisé les jardins et bois », note Alain Rigout, adjoint au maire chargé du développement durable. L'élu y voit aussi un atout pédagogique. Dans son sillage, Saint-Orens s'est lancé dans l'aventure, ainsi que la ville de Toulouse aux jardins du Muséum. Et le campus du Mirail pourrait aussi bientôt bourdonner.
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Autre article de Sequovia, dur le même sujet :
Cela fait des années que les abeilles produisent plus de miel en ville qu’à la campagne. C’est vrai à Paris comme à Metz, Marseille ou Montauban », affirme Paul Schweitzer, directeur du laboratoire d’analyses et d’écologie apicole du Centre d’études techniques apicoles de Moselle-Lorraine. Pourquoi ? À la campagne, paradoxalement, la vie est plus rude. Dans de nombreuses régions, la nourriture vient à manquer. « Les espaces de monoculture ont éradiqué la diversité et le recours aux pesticides s’est généralisé.
Une abeille qui vaut de l’or
Selon une étude de l’Inra, celle-ci a
démontré que, si un apiculteur fait un euro de miel, il fait gagner 30
euros à l’agriculteur par la pollinisation. Songez qu’aux États-Unis, il
n’y a plus d’insectes dans certaines régions. On recherche des abeilles
pour la reproduction !« On a évalué à plus de 15 milliards de dollars
la valeur économique de la pollinisation » explique Dennis Van
Engelsdorp, le spécialiste américain des abeilles, coordinateur du
groupe de travail sur le syndrome d’effondrement des colonies. La sauvegarde d’abeilles est donc une nécessité.
360 000 abeilles dans les ruches d’Aubervilliers
Six ruches ont été installées dans la ville, au terme de la semaine du développement durable.
Cette opération, d’un coût de 32000 € sur trois ans, s’inscrit dans le
cadre du programme national Abeille, sentinelle de l’environnement,
lancé en 2005 par l’Union nationale des apiculteurs français. «
Installer des ruches n’a rien de folklorique, c’est un acte militant en
faveur de la biodiversité,explique Henri Clément, le
président de l’Unaf, qui se chargera de l’entretien du rucher. La
survie des abeilles de plus de 80% des espèces végétales dépend
directement de la pollinisation par les insectes.». Tous les habitants
d’Aubervilliers seront invités à participer à la récolte. « Nous voulons
faire de ce rucher un lieu pédagogique et nous proposerons des actions de sensibilisation à la biodiversité, notamment auprès des écoles », précise le maire Jacques Salvator.
Avec celles d’Aubervilliers, le
département compte désormais plus de 150 ruches installées dans des
parcs et jardins ou dans des lieux plus improbables, sur les toits du
musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, ceux de la mairie de
Saint-Denis, ou au pied des avions à Roissy.
L’avis Sequovia
Depuis, presque chaque semaine, des
ruches gagnent les centres urbains. Les régions Languedoc-Roussillon et
Rhône-Alpes, les villes de Nantes, Lille, Besançon… ont été les
premières à se doter de ruches. Les ruches se retrouvent partout sur les
toits d’institutions publiques, chez les particuliers ou dans les
entreprises. Les abeilles sont indispensables à notre environnement
et c’est grâce à leur pollinisation que nous mangeons plus 80 % des
légumes et fruits !
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