mardi 24 avril 2012

Des ruches au coeur de la ville

Biodiversité. De nouvelles ruches s'installent sur un site deFrance Télécom, au coeur de la ville.

Elles butinent de plus en plus en ville, à un battement d'ailes du Capitole. Après GrdF en octobre, boulevard Sébastopol, trois ruches sont installées ce mardi sur la terrasse de la direction des réseaux de France Télécom, près de Saint-Michel. C'est l'un des 20 sites français sélectionnés par l'opérateur téléphonique dans le cadre de sa campagne « let it bee ».

Diversité florale en villeUn apiculteur amateur, salarié de l'entreprise, va aider Maya et ses quelque 100 000 amies à emménager, à mi-chemin entre la Garonne et le Canal du Midi. « Il y a un côté retour à la nature : voir une colonie d'abeilles se développer ça intéresse les gens. Depuis que ce projet a vu le jour, des collègues avec qui je ne parlais pas particulièrement sont venus me voir pour en discuter. Cela crée de la convivialité », témoigne Sylvain Terron. Au-delà du lien social au sein d'une entreprise, leur présence joue un rôle de sentinelle. Pour les apiculteurs de Midi-Pyrénées, partenaires de l'opération, l'enjeu est avant tout de sauver le processus de pollinisation, mis à mal par la mortalité des abeilles. « Ces installations en ville sont là pour donner un signal d'alerte, la finalité n'est pas de déserter les campagnes », relève Olivier Fernandez, leur président. Un message entendu dès 2008 par Blagnac, première commune de la région à avoir installé des ruches dans son parc du Ritouret. « Nous avons fait analyser le miel, cela nous a permis de voir qu'il y avait une diversité florale sur notre territoire, davantage que dans un miel de montagne. Cela montre qu'il y a dans certaines zones rurales un appauvrissement dû à la monoculture et à l'utilisation de pesticides. Avant même d'installer nos ruches, les abeilles avaient colonisé les jardins et bois », note Alain Rigout, adjoint au maire chargé du développement durable. L'élu y voit aussi un atout pédagogique. Dans son sillage, Saint-Orens s'est lancé dans l'aventure, ainsi que la ville de Toulouse aux jardins du Muséum. Et le campus du Mirail pourrait aussi bientôt bourdonner.

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Autre article de Sequovia, dur le même sujet :

Les abeilles sont menacées par les nouvelles pratiques agricoles, les changements climatiques et l’arrivée du frelon asiatique. La disparition d’abeilles est de plus en plus importante.En quelques années, leur taux de mortalité a quadruplé. La France qui, il y a peu, produisait chaque année 32000 tonnes de miel, en récolte aujourd’hui moins de 20000 tonnes.
Cela fait des années que les abeilles produisent plus de miel en ville qu’à la campagne. C’est vrai à Paris comme à Metz, Marseille ou Montauban », affirme Paul Schweitzer, directeur du laboratoire d’analyses et d’écologie apicole du Centre d’études techniques apicoles de Moselle-Lorraine. Pourquoi ? À la campagne, paradoxalement, la vie est plus rude. Dans de nombreuses régions, la nourriture vient à manquer. « Les espaces de monoculture ont éradiqué la diversité et le recours aux pesticides s’est généralisé.
Une abeille qui vaut de l’or
Selon une étude de l’Inra, celle-ci a démontré que, si un apiculteur fait un euro de miel, il fait gagner 30 euros à l’agriculteur par la pollinisation. Songez qu’aux États-Unis, il n’y a plus d’insectes dans certaines régions. On recherche des abeilles pour la reproduction !« On a évalué à plus de 15 milliards de dollars la valeur économique de la pollinisation » explique Dennis Van Engelsdorp, le spécialiste américain des abeilles, coordinateur du groupe de travail sur le syndrome d’effondrement des colonies.  La sauvegarde d’abeilles est donc une nécessité.
360 000 abeilles dans les ruches d’Aubervilliers
Six ruches ont été installées dans la ville, au terme de la semaine du développement durable. Cette opération, d’un coût de 32000 € sur trois ans, s’inscrit dans le cadre du programme national Abeille, sentinelle de l’environnement, lancé en 2005 par l’Union nationale des apiculteurs français. « Installer des ruches n’a rien de folklorique, c’est un acte militant  en faveur de la biodiversité,explique Henri Clément, le président  de l’Unaf, qui se chargera de l’entretien du rucher. La survie des abeilles de plus de 80% des espèces végétales dépend directement de la pollinisation par les insectes.». Tous les habitants d’Aubervilliers seront invités à participer à la récolte. « Nous voulons faire de ce rucher un lieu pédagogique et nous proposerons des actions de sensibilisation à la biodiversité, notamment auprès des écoles », précise le maire Jacques Salvator.
Avec celles d’Aubervilliers, le département compte désormais plus de 150 ruches installées dans des parcs et jardins ou dans des lieux plus improbables, sur les toits du musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, ceux de la mairie de Saint-Denis, ou au pied des avions à Roissy.
L’avis Sequovia
Depuis, presque chaque semaine, des ruches gagnent les centres urbains. Les régions Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes, les villes de Nantes, Lille, Besançon… ont été les premières à se doter de ruches. Les ruches se retrouvent partout sur les toits d’institutions publiques, chez les particuliers ou dans les entreprises. Les abeilles sont indispensables à  notre environnement  et  c’est grâce à leur pollinisation que  nous mangeons plus 80 % des légumes et fruits !





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