samedi 14 avril 2012

Maldives : des vacances pour Claude Allègre


11 octobre, Paris. Le point commun entre Noé et Mohamed Nasheed, c'est que l'un et l'autre ont été prévenus que l'eau allait monter. La différence, c'est qu'un archipel ne flotte pas. Mohamed Nasheed est en effet le président de la République des Maldives, au large de l'Inde : 1199 îles (émergeant à peine de l'océan), dont 202 seulement sont habitables ; s'y entassent les 400 000 Maldiviens. Le président Nasheed est à Paris pour 48 quarante-huit heures. Devant les journalistes, il ironise en anglais : « un jour, à New York, il verront de l'eau dans leur salon et ils se diront : « Tiens, le changement climatique est une réalité. ». » Car la mer monte ! C'est une chose dont les Maldiviens, quant à eux, ne doutent plus. Le point culminant de leur territoire n'étant qu'à trois mètres au-dessus des vagues, il a déjà fallu évacuer les habitants de seize îles de l'archipel – et ça ne fait qu'empirer : l'eau douce devient salée, les terres glissent dans l'océan... Les Maldives seront sous l'eau (disent les océanologues) dans les cent ans à venir. Ce serait une façon de résoudre l'insoluble équation du pays : dette publique, corruption, chômage et drogue ; mais le président Nasheed aimerait mieux que ses îles et leurs cocotiers restent en surface, car le tourisme aux Maldives rapporte un paquet. Alors comment obtenir que le reste du monde prenne des mesures contre le changement climatique ? Président moderne quoique attaché à la charia, Mohamed Nasheed a choisi la stratégie des coups publicitaires pour frapper les imaginations de la communauté internationale. En 2009, par exemple, il s'est fait filmer présidant un Conseil des ministres sous-marin (palmes aux pieds) dans les eaux turquoises de ce paradis des plongeurs. Il a aussi fondé l'Aosis, Association des petits Etats insulaires vulnérables à une future montée du niveau de la mer.
Il a surtout fait construire une île supplémentaire , en pompant du sable au fond de l'océan pour l'entasser et y construire des tours-hôtels. Voilà une conception, de l'écologie qui plairait à Claude Allègre ! Le grand imprécateur devrait partir en vacances aux Maldives. Son passage en douane ne lui posera pas de problèmes : les douaniers maldiviens ne confisquent que les objets religieux non musulmans et les revues érotiques.



Emission consacrée au réchauffement climatique :

(durée du film : 1h48) 


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