Sans cela, le dixième parc national français n'aurait pas pu voir le jour. Car son territoire, situé en majeure partie sur la commune de la deuxième ville de France, est la destination détente préférée de nombreux Marseillais et Provençaux. Ses magnifiques falaises de calcaires blancs taillées comme des fjords par les embruns, le mistral et le soleil attirent depuis des décennies cabanoniers, pêcheurs, chasseurs, randonneurs, grimpeurs, plaisanciers et bateliers, qui s'y sentent chez eux. Il fallait donc réglementer tous ces usages, qui vont survivre avec quelques aménagements (10 % de zones de pêche interdite, interdiction des jet-skis et scooters de mer, des compétitions motonautiques et de pêches sous-marines, des haut-parleurs par les bateaux de visites…) pour préserver la beauté du lieu, sa biodiversité et son patrimoine culturel.
"Un objet monde"
Le site célébré par Cézanne, Derain et Mistral abrite en effet 138 espèces terrestres protégées, dont l'un des derniers couples d'aigles de Bonelli présents en France, et 60 espèces marines patrimoniales, comme le mérou, le corb, le dauphin et la tortue marine. Il compte en outre de nombreuses espèces végétales endémiques, comme l'ophrys de Marseille, la sabline de Provence ou l'astragale de Marseille. Quatre-vingt-dix sites archéologiques, dont la célèbre grotte Cosquer, y sont répertoriés.
Le mode de gouvernance sera différent des premiers parcs, puisque l'État n'aura plus que 40 % des sièges au conseil d'administration, aux côtés des acteurs locaux, comme les élus, les représentants d'associations et des scientifiques. «Ce parc, un objet monde, est une chance pour Marseille et sa métropole, la positionnant comme un territoire d'excellence en matière de protection de l'environnement. Cela va tirer l'image de Marseille vers le haut», souligne Guy Teissier, président du groupement d'intérêt public (GIP) mis en place en 1999 pour créer le parc. Ce dernier, également maire des 9e et 10e arrondissements, dont une partie du territoire est incluse dans le parc, s'est dépensé sans compter pour y parvenir. «Le feu terrible qui dans les années 1980 a ravagé le massif a été le déclencheur de la mobilisation», souligne-t-il.
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