samedi 16 juin 2012

La clim' réchauffe l'atmosphère


Les fluides frigorifiques des systèmes d'air conditionné et l'énergie qu'ils utilisent émettent 10 millions de tonnes de CO2 par an.

Les ventilateurs ne font bas baisser la température mais donnent une impression de fraîcheur en consommant moins d'électricité qu'une climatisation. Photo : Aaron Eisemhauer/AP/Sipa


La climatisation donne un coup de chaud à la planète. Le secteur émet 2% des gaz à effet de la France, mais ce chiffre pourrait augmenter. Entre 1996 et 2007, le nombre de logements climatisés a été multiplié par trois, pour atteindre 4% des logements français et un quart des bâtiments tertiaires. Pour les voitures, cet équipement est passé de 15% à 90% des ventes, selon un rapport du ministère du Développement durable.

Bien entretenir pour éviter les fuites
Première source de pollution, le circuit de refroidissement : "Les fluides frigorigènes ont un impact sur le réchauffement jusqu'à 1500 fois plus important que le CO2", explique Julien Adam, consultant du cabinet Carbone 4. Chaque année, les fuites représentent 5 millions de tonnes d'équivalent carbone. Les gaz les plus polluants ont déjà été interdits, mais les solutions alternatives (ammoniac, dioxide de carbone) restent dangereuses ou chères. Quand on possède un appareil de climatisation, à la maison ou en voiture, même si on l'utilise occasionnellement, il est donc important de bien l'entretenir pour éviter les fuites.
Jusqu'à 40% de carburant en été
Ensuite, il faut de l'énergie pour faire fonctionner le système : la clim représente 5% de l'électricité des bâtiments. En voiture, la surconsommation de carburant est estimée par l'Ademe à 6% sur autoroute et 20% en ville, voire plus de 40% s'il fait très chaud… alors qu'ouvrir les fenêtres n'augmente la consommation que de 1 à 5%.
La Seine rafraîchit Paris
Pour polluer moins, il faut donc lever le pied sur la clim, comme les salariés japonais, invités à tomber la veste l'été. Les grandes entreprises ont le choix de se greffer à des réseaux de froid. Climespace, par exemple, rafraîchit 5 millions de mètres carrés à Paris grâce à l'eau de la Seine.
A la maison, "il faut éviter les cubes qui refroidissent juste une pièce : ils consomment beaucoup et sont souvent mal installés", conseille Julien Adam. "L'idéal est d'investir dans une pompe à chaleur réversible (10 000 à 15 000 euros) ou de pouvoir construire une maison bioclimatique."

 MétroFrance du 14 juin2012

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